Ma belle , si je te demandais comment ça va?
Comment ça va vraiment?
Me confierais-tu que tu es lasse?
Lasse de voir dans la glace
Les soucis qui te tracassent
Qui laissent des traces
Qui marquent ta face?
Que ce reflet du matin
Te dit que tu t'es perdue en chemin?
Vas-tu me répondre comme d'habitude
Coupable de ta lassitude
Paralysée, par la force de l'habitude.
Par le poids des servitudes
Qu'à peine l'aube levée
Tu vas.. fatiguée?
Épuisée, lessivée, drainée, vidée
Que tu manques de vocabulaire
Pour décrire ton désespoir ordinaire?
Être plus que "s'a coche."
En faire toujours plus qu'on nous en demande.
Sourire à s'en craquer les joues
Pour dissimuler les vagues de notre existence
Sous l'étang calme de notre apparence
Parce ce qu'oser le dire, ça serait tabou.
Qu'on est.... à bout.
Devoir être performante même dans notre santé
Condamnées à exceller même dans notre quête de sérénité
Composter, récupérer, militer
Faire du social parce que c'est bon pour notre moral
Aller marcher, faire du yoga
Trouver le temps de lire pis de méditer
S'épanouir, être sur notre X, faire notre part pour l’humanité
La santé comme injonction
L'épuisement comme condition
GO du bureau!
La reine...du foyer!
Ou plutôt la reine des carreaux!
Maîtresses des coeurs brisés et des pots cassés
Qui préserve un havre de paix, un sanctuaire immaculé
Le soir venu, Déesses tout en lumière et en douceur!
Ma belle, comment tu vas vraiment?
Debout, mais fêlée?
Comme si toutes les femmes en toi étaient épuisées
Fatiguée d’être fatiguée
Ma belle, si tu savais combien je comprends
On peut tu se foutre la paix un peu?
Et si on lâchait prise?
Lâcher prise... même sur le lâcher prise!
Les reines des vêtements mous!
Les déesses chill avec « zéro to-do »!
Au lieu de cultiver l’art de s’épuiser
On va semer de la sérénité
Planter des silences
Pis récolter du temps
Pis s'en gaver, le perdre, le gaspiller
Et dans ces interstices, respirer
Laisser nos idées vagabonder!
Accepter la vacuité.
Juste contempler, exister.
J'ai envie, moi aussi, d'arrêter d'être pressée
Vivre des états impromptus de tranquillité
Flotter entre deux eaux, Flâner
Laisser l’amour me pénétrer
La joie me traverser
Me détendre, m'abandonner
Ma belle,
Tout est déjà ok
Toi est déjà complet
On peut tu se foutre la paix?
Le passe on y peut rien
Le futur n’existe pas
Il suffit... d'être... là.
Ha ma belle, j'ai envie de me perdre dans le temps avec toi
Pour gagner des expériences à savourer
Se perdre d'l'temps et se retrouver
C'est notre vie, notre oeuvre
Rien ne devrait se passer que nous n'aurons pas décidé!
Ma belle, ma guerrière de lumière,
Finissons-en d'être les héroïnes accablées.
J'ai envie qu'on se dise
Qu'est-ce qu'on a envie de faire
De notre courte et précieuse vie?
Qu'est-ce qu'on aura envie de voir
Quand on se regardera dans le miroir?
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