L'autre soir, entre deux silences et trois rires
On a parlé de nos amours, de nos débuts et nos devenirs
Et on s'est demandé, qui les avait osés en premier
Ces 3 syllabes qui changent tout
Parce qu'il y a l'avant, et il y a l'après
L'avant et l'après de ces trois petits mots
Je me rappelle précisément, où c'était
Chez toi, un soir où le printemps frappait aux fenêtres
Tu avais cuisiné, pour moi comme tu le fais encore souvent
Tu as toujours dis que tu aimais ça, que ça te fait plaisir
C'est une façon que tu as de me chérir
On s'est demandé, ces 3 mots...
Ces mots, "Je. T. Aime"...
Qui les avaient déposés en premier
Dans cet espace entre nous
Mais on ne sait plus
C'est étrange car d'habitude j'ai du mal avec les mots qui comptent, qui décomptent
Les mots tendres qui nous racontent
Je crains ces mots qui engagent, qui ligotent, des mots qui mettent à nu.
Au contraire de toi, moi, je garde mes je t'aime comme des secrets précieux.
Mais ces 3 mots...
C'est comme s'ils s'étaient invités
Ils ont dû entrer, sans frapper
Ils auraient pu tout chambouler
Mais non
Ils ont pris leur aise, se sont installés
Mais qu'est-ce qui est le plus difficile?
Aimer?
Ou se laisser aimer?
L'écrivaine Colette disait que quand on aime, on doute de tout
Moi j'crois que quand on est aimé, on doute surtout de nous
D'être tellement passionné qu'on en devient fou
De ce qu'on tente de cacher mais qui s'avoue
D'être vu un p'tit peu trop comme on est
Avant notre premier café, les cheveux couettés sur l'oreiller
D'être perçu comme trop dépendant ou trop détaché
Ou bien fragiles dans nos peurs d'être blessés
Pour s'laisser aimer il faut le croire, qu'on est digne d'être désiré
Alors la prochaine fois que tu me diras ces 3 mots....
Je les recevrai comme la terre reçoit la pluie
Je les laisserai résonner dans tous mes espaces vides
Les laisserai couler dans mes déserts
Sans me demander si cette averse est méritée
Juste en sachant que c'est ainsi que je deviens forêt
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